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  • Photo du rédacteurmatthieu davette

Tinariwen, Amadjar

Dernière mise à jour : 12 mai 2020

Ma Chronique Vinyle - Jour 10


Je ne sais pas exactement pourquoi j'ai eu envie de me replonger dans Tinariwen. je ne crois pas que ce soit lié à la période de Ramadan. Cela viendrait plutôt de mon fils, qui demandait dernièrement, "Pourquoi tu mets plus la musique avec des guitares arabes, là ?", parce que j'avais beaucoup écouté leur précédent disque, sorti en 2017, Elwan, dans la voiture. Pourtant, les enfants n'avaient pas l'air de vraiment l'apprécier sur le moment. Ils trouvaient ça "bizarre" comme musique. Il faut dire que cet album n'était pas homogène, le premier titre faisant office de tube par rapport au reste. Amadjar, la dernière production de Tinariwen, sortie en septembre 2019, est, elle, plus cohérente. Les morceaux sont tous de même niveau. Il s'enchaînent les uns à la suite des autres avec harmonie, donnant l'impression que le groupe joue dans votre salon. D'ailleurs, c'est l'idée du titre. Amadjar signifie "l'étranger" en langue Tamasheq. Mais l'étranger au sens de celui qu'on reçoit chez soi le soir, qu'on accueille. C'est un mot important dans la culture Touareg, notamment pour les enfants, qui savent qu'avec un invité, la fête sera convoquée, la soirée ne sera pas comme les autres. Avec ce disque, c'est un peu comme si Tinariwen s'invitait chez vous. Agréable à écouter, la musique est aussi plus traditionnelle, semble plus proche de ce qu'on nomme la "musique du monde" et plus éloignée du "rock" à l'occidental, que sur les albums précédents. C'est paradoxale puisque plusieurs instrumentistes du monde du rock ont répondu présents, comme Warren Ellis, le fidèle compagnon de Nick Cave et des Bad Seeds, décidément habitué des bonnes productions. Rodolphe Burger est là aussi, ainsi que l'américain Cass McCombs. Ceci dit, bien malin qui pourrait distinguer leur apport à la première écoute. Pas de solo, pas de mise en avant ici, le collectif est à l'honneur. Le mix est parfait. Il est l'oeuvre de Joshua V. Smith, ingénieur du son de Jack White et des Raconteurs. Pas n'importe qui. Tout est précis et pourtant le côté vivant de la musique ressort. C'est une musique "live", de coin du feu et de belle étoile, enregistrée pour partie dans le désert. En écoutant le disque, je revois le groupe sur scène à Sannois à l'EMB, au début des années 2000. Un concert plein d'intensité, comme le regard des musiciens et musiciennes. D'ailleurs, dans cette salle, je n'ai vu que des bons concerts, forts et intenses. Akosh S. Unit, avec Bertrand Cantat, un souvenir mémorable, des morceaux de transes de vingt minutes. Interzone aussi, avec un Serge Teyssot-Gay pieds nus et habité. Bref, Amadjar est bien un disque du voyage, grâce aux photos de la pochette aussi et du livret inséré à l'intérieur, des photos de dunes, de tentes et de 4x4. Je regrette une seul chose, valable pour la plupart des albums achetés dernièrement, que l'on grave les morceaux sur un seul disque. Quelle est cette nouvelle idée d'utiliser deux galettes vinyles quand une seule suffirait, et, résultat, de nous livrer trois morceaux par face, contraignant à passer son temps à retourner le disque ?

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