top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurmatthieu davette

Brisa Roché / Fred Fortuny

Au départ, les premières chansons du disque Freeze Where U R de Brisa Roché et Fred Fortuny me résistaient. En cause sans doute la construction très personnelle des morceaux, la musique non formatée et les mélodies inhabituelles à mes oreilles profanes. Mais comme toutes ces raisons n’en sont pas, il suffisait de chercher la porte d’entrée et elle est arrivée avec I Do Not Need Repair. Un titre où le timbre de voix de Brisa Roché est légèrement différent du reste de l’album, plus grave. Dans cette chanson, le rapport voix/ musique est parfait. Il y a cette très belle ligne de basse qui vient ponctuer le chant de Brisa Roché pour annoncer un changement, une nouvelle partie juste impeccable : Should I Change ? (dois-je changer ?) Le texte de ce morceau fonctionne comme un manifeste. Peut-on être soi-même ? Oui, surtout, ne pas y renoncer.

Après l’écoute de cette chanson magique, j’ai pu tout reprendre depuis le début et pénétrer cette fois dans l’univers de Freeze Where U R. Alors, tout ce qui m’en avait tenu éloigné au départ s’est transformé en point positif : les chansons sont loin d’être classiques et tant mieux, l’univers est personnel. Le style est inclassable. Parfois, certaines parties de chant évoquent le jazz, et puis là le folk américain, le tout saupoudré d’électro. On est dans le domaine de la chanson, en anglais, c’est tout ce qu’on peut dire. Les textes évoquent des tranches de vie, décrivent des petits films où on comprend que Brisa Roché est libre et indépendante.

C’est le rapport de la musique à la voix qui impressionne le plus : elle lui trouve un écrin, elle en est au service sans être fade. Fred Fortuny, qui cosigne le disque, s’est éloigné des réalisations plus formatées sur lesquelles il a travaillé récemment : les albums des produits de la Star Academy et autre Nouvelle Star, Jenifer et Yseult. Il a osé sortir des sentiers battus. La musique n’entre dans aucune case et reste libre. Avec une vraie personnalité, orchestrée, parfois rétro, un peu pop, elle colle au plus près à la superbe voix de Brisa Roché et nous permet de suivre ses histoires, ses mots, grâce à des harmonies travaillées et des breaks bien placés. On y revient. On est touché.

Pour emballer l’ensemble, Christophe Crénel a pris une magnifique photo du duo de musiciens. Elle fait écho à une autre sortie concomitante, d’un autre « couple », celui des White Stripes. Chez ces derniers, sur la pochette du Greatest Hits, Jack white est au volant et on aperçoit Meg White à l’arrière de la voiture. Ici, les rôles sont inversés, c’est Brisa Roché qui conduit Fred Fortuny... Autre époque.


Cette chronique a été publiée pour la revue Persona, à l'adresse :



8 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

L'ÉCRIVAIN

Les enfants l’ont surnommé « l’écrivain » à cause de la plume sur le chapeau qu’il porte en permanence. Il répond toujours « Bonne journée » ou « Bonne soirée » en fonction de l’heure de la journée, q

bottom of page